Article n°14 : "L'évolution d'un Projet Suspendu en Céramique"

Il y a des jours où tout semble si fluide, où mon crayon glisse sur le papier sans hésitation, où chaque ligne esquissée traduit une idée qui trottait dans ma tête depuis des semaines. Et puis, il y a les autres jours. Ceux où je doute, où je me demande si je prends trop mon temps, si je devrais aller plus vite, me lancer sans trop réfléchir. Parce que mine de rien le temps passe… et il passe vite ! 

Depuis le début de mon activité, j’avance à mon rythme, doucement mais sûrement. Parfois, je me dis que c’est une force, parfois j’ai peur que ce soit un frein. J’ai le sentiment de ne jamais avoir assez de temps et pourtant je le prend! Mais une chose est certaine : je veux prendre le temps de bien faire. Observer, apprendre, évoluer, avant de me précipiter tête baissée dans des projets trop grands. Je ne veux pas me faire engloutir par la vague avant même de me lancer. 

Et justement, ces derniers temps, mes croquis prennent une nouvelle direction. Des pièces suspendues, légères, aériennes. J’ai envie de jouer avec la lumière, les ombres. J’aimerai créer des luminaires en céramique qui flottent dans l’espace, qui dansent dans l’air, qui transforment une pièce par leur seule présence. J’imagine des structures fines, des compositions qui oscillent entre brutalité de la matière et délicatesse des formes. 

Ce sont des projets qui me ramènent à ma première fonction, celle d’architecte et designer d’espace intérieur. Concevoir un luminaire, c’est un peu comme penser un espace : on joue avec la lumière, les ombres, les volumes, on cherche l’équilibre parfait. Sauf qu’aujourd’hui, au lieu d’être seulement derrière un écran à modéliser des espaces, je laisse mes mains façonner la terre, explorer, tester. Ce n’est pas toujours simple d’y arriver, mais grâce à plusieurs expérimentations j’avance et je touche du doigt peu à peu, le final tant attendu. 

Pour autant, je n’oublie pas les ateliers en groupe qui me permettent de garder le cap. Ils me font vivre, bien sûr, mais surtout ils me nourrissent. Les échanges, les rencontres, les regards émerveillés devant une pièce en devenir… Tout ça me rappelle pourquoi je fais ce que je fais. Pourquoi ce métier me passionne tant, cette façon primitive de travailler la terre, de la découvrir et de la respecter. 

Alors oui, mon évolution est lente. Mais elle est sincère. Et bientôt, ces croquis que je noircis jour après jour prendront vie entre mes mains.

Pour vous offrir la possibilité de comprendre mon univers, l’histoire et la poésie de mes pièces, à travers la passion qui m’anime aujourd’hui. 

Une céramiste passionnée, cherchant à voler.